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Samedi 15 février : Appel à mobilisation dans les stations de Cerdagne et Capcir. SOLIDARITE !

Nous reproduisons ci-dessous l’appel des salariéEs des stations de ski du département. Une action dans le cadre d’une grève nationale contre les « réformes » Macron-Medef des retraites et de l’assurance-chômage, à l’appel notamment de la CGT et de FO. Rassemblement à partir de 9h sur la route de Puyvalador à l’entrée de Formiguères.

Appel à la mobilisation !

Ce samedi 15 février 2020, les saisonniers des stations de ski de Cerdagne et Capcir se réuniront à Formiguères pour manifester contre la réforme des retraites et la réforme du chômage.

Ces 2 réformes sont catastrophiques pour l’avenir de nos montagnes. Comment vivre avec une retraite calculée sur l’ensemble de nos carrières dans une région où la moyenne d’âge pour la signature d’un CDI est à plus de 35 ans ? Comment vivre avec une minuscule retraite dans une région bercée par le tourisme et où le coût de la vie est 2 à 3 fois plus élevé qu’en plaine ?

La réforme du chômage est annonciatrice de la fin de la saisonnalité. 6 mois de cotisations pour ouvrir des droits ? Une saison de 6 mois… ça n’existe pas ! Dans nos régions où les emplois en CDI et les CDD sur les mois d’avril/mai et octobre/novembre, sont rares voir inexistants, comment joindre les 2 bouts ???

Et même 6 mois en 2 saisons, ce qui réduirait considérablement les droits avec le nouveau calcul annoncé, restent difficiles… Nos saisons d’hiver raccourcissent, les saisons d’été dépassent rarement 1 mois et demi. Va-t-on assister à un exode massif des populations saisonnières des montagnes vers les plaines pour continuer de vivre dignement ? Savez vous que 2/3 des saisonniers ont + de 35 ans, ont des enfants, ont des logements dont 60% d’entre eux sont propriétaires ? Savez-vous qu’il y a plus de 10 000 emplois saisonniers d’hiver dans les Pyrénées ? 120 000 en France ? Les populations saisonnières maintiennent l’ouverture de nos écoles, l’existence de nos municipalités et du peu qu’il nous reste, de nos services publics…

Le tourisme et la saisonnalité sont étroitement liés dans le développement économique de nos régions. Sans saisonniers, il n’y plus de tourisme responsable, les territoires de montagnes sont voués à l’abandon et à la désertification. Interrogeons-nous sur l’impact écologique d’une montagne délaissée et habitée seulement en période hivernale par un flot d’humain concentré sur de courtes périodes… Quelles évolutions envisager, quand les autochtones qui la connaissent, l’aiment et la protègent, ne seront plus là pour partager cet amour, cette passion, expliquer, accueillir et sensibiliser le flot des vacanciers ? Actuellement, le saisonnier est issu majoritairement du terroir, il y vit, s’y installe et parfois même y est né. Si ceux-ci ne sont plus que des travailleurs de passage, venus récupérer quelques heures proposées par des entreprises, peu vertueuses des ressources de la nature que se passera-t-il pour ces régions ? Que deviendra ce territoire, si les anciens, mémoire des lieux, faute de retraite, d’accès aux soins, de vie et de soutien, le désertent ?

C’est pourquoi ces réformes nous touchent tous, jeunes, anciens, travailleurs saisonniers, travailleurs à l’année. Au-delà de la situation financière de chacun, c’est la situation économique et sociale de tout un territoire qui est menacée.

Mobilisons-nous ! Rejoignez-nous le samedi 15 février à Formiguères sur la D118, route de Puyvalador. Sauvons nos emplois, nos villages, nos avenirs !


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