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Soutien au référendum en Catalogne Sud - Déclaration unitaire

Nous publions ci-dessous la déclaration que la CUP Perpinya et le NPA 66 ont proposée à la signature des organisations et associations démocratiques et de gauche du département des Pyrénées-Orientales. A ce jour (27 septembre), la CGT, la CNT 66, EELV, En commun 66, l’ERC, les JC, JERC, le MRAP et Solidaires ont répondu positivement.

Par ailleurs, nous appelons à participer massivement aux initiatives en protestation contre la politique de plus en plus répressive du gouvernement de Madrid et en soutien à la tenue du référendum : mercredi 20 septembre (18h30) devant le Consulat d’Espagne de Perpignan (12, rue Benjamin Franklin), jeudi 21 septembre (12h30) devant le même Consulat - à l’appel de plusieurs organisations de gauche du département.


En 1978, et suite à 40 ans de dictature, la démocratie au sein de l’Etat espagnol s’est heurtée à une Constitution supervisée par l’armée et rédigée par les héritiers directs du franquisme. Elle a garanti l’impunité totale aux bourreaux du régime franquiste et l’arrivée au pouvoir d’un roi désigné par le dictateur : une transition sans rupture, en somme.

Vingt-huit ans après, toujours dans le giron du royaume d’Espagne désormais organisé en communautés autonomes avec des statuts différents, le Parlament de Catalunya approuva en 2006 un nouveau statut d’autonomie avec pour objectif de sortir du cadre imposé par le texte de 1978. Ce nouveau statut fut approuvé par l’Assemblée espagnole et le Sénat, et soumis à référendum en Catalogne Sud. Mais le Partido Popular (héritier du seul parti autorisé sous Franco) présenta un recours au Tribunal Constitutionnel qui, 4 ans plus tard, en 2010, modifia et mutila le texte.

Cette décision poussa 1,5 million de Catalans à descendre dans les rues de Barcelone le 10 juillet 2010. Alors même que le statut d’autonomie était défendu, le désintérêt pour un projet autonomiste grandissait. La mobilisation augmentait et les institutions tentèrent d’obtenir un accord avec le gouvernement espagnol afin de trouver une issue politique au conflit.

Mais depuis 2010, la réponse de Madrid à toutes les négociations, propositions et revendications catalanes a systématiquement été négative !

Face à l’immobilisme de l’Etat, une majorité au sein du Parlement catalan (environ 80% en 2015) s’est déclarée favorable à un référendum d’autodétermination pour trouver une issue favorable au blocus dicté par le gouvernement espagnol et une majorité du Congreso de Diputados.

Cette proposition de référendum a atteint son point culminant la semaine précédant la Diada (11 septembre), lors d’intenses séances au Parlement catalan durant lesquelles une nouvelle loi catalane fut adoptée pour encadrer légalement l’organisation du référendum du 1er octobre qui, jusqu’à aujourd’hui et en raison de la position adoptée par l’opposition, sera toujours illégale aux yeux du pouvoir espagnol.

Ces derniers jours, l’Etat a activé tous les mécanismes pour empêcher le référendum : fouilles dans une imprimerie et un journal local à la recherche d’urnes et de bulletins de vote, avertissement à tous les maires engagés en faveur du référendum (plus de 750 sur 948), mise en accusation du gouvernement catalan au complet, invalidation de certains élus et amendes.

Depuis la Catalogne Nord, nous, organisations politiques et sociales démocratiques et de gauche, sommes particulièrement attentifs au processus de prise en main populaire qui se déroule en Catalogne Sud et manifestons notre soutien total au référendum convoqué par le gouvernement catalan en tant que voie d’issue pacifiste et démocratique au conflit entre la Catalogne Sud et l’Etat espagnol. Et nous tenons à protester fermement contre les dangereuses et croissantes menaces répressives du gouvernement espagnol.

Notre soutien au référendum ne consiste pas à se positionner pour ou contre un processus indépendantiste. Il s’agit d’un soutien qui veut surtout mettre en avant que : 1. Le droit à l’autodétermination est un droit légitime des peuples. 2. Le fait de s’exprimer lors d’un référendum ne peut jamais être considéré comme un délit, et les lois ne peuvent être invoquées pour empêcher de mettre des urnes à disposition des électeurs/trices. 3. Le processus qui a lieu en Catalogne Sud doit servir à fragiliser la structure d’un État héritier du franquisme qui ne répond pas aux besoins de ses habitants. 4. Le processus référendaire en cours en Catalogne Sud est l’expression de la volonté, de la prise de conscience et de l’action collective de la majorité de la population, en lien avec ses représentants. En conséquence, du point de vue de la démocratie, il est légitime et doit être respecté.


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