Depuis la semaine dernière, les chauffeurs de bus du Conseil général 66 sont en grève pour leur salaire, pour la reconnaissance de leur ancienneté, pour un véritable emploi, pour leurs conditions de travail. Un ras-le-bol qui explose face au mépris et au favoritisme avec lesquels leurs employeurs - qui se disent « de gauche », voire de la « gauche de la gauche » ! - gèrent leur personnel.
Un jeune chauffeur, cité par L’Indépendant expliquait comment, après l’absorption de sa boîte par le CG, il s’est retrouvé avec un contrat encore plus précaire – passant d’un salaire mensuel de 1200 à 475 euros pour (sur)vivre, lui et sa famille… L’austérité « de gauche » en action !
Les grévistes occupent les dépôts pour faire céder un Conseil général dont la gestion n’a rien à envier à la droite. La présidente PS du CG, Mme Hermeline Malherbe, retrouve même les accents de la patronne de choc du Medef pour déclarer la grève « irresponsable », dénoncer la « prise en otage des usagers », etc.
Plus inadmissible encore, le soutien que Jean-Louis Alvarez, élu PCF-Front de gauche au CG et président de la commission transport au CG, a apporté à… Mme Malherbe, contre les revendications des grévistes : « Nous proposons une augmentation de salaire de 1,2 %, eux demandent 2 %. Nous ne pouvons pas faire plus, sachant que l’année dernière nous avions accordé une hausse de 2,6 %"(…). Les syndicats veulent que nous prenions en compte l’ancienneté au sein de la régie, nous refusons » (L’Indépendant, 14 juin). Et Alvarez d’appeler, comme sa patronne, les grévistes à lever leur blocage des dépôts. C’est-à-dire à affaiblir et finalement casser leur grève… Honteux !
La participation d’élus du Front de gauche à des majorités avec le PS, notamment dans les collectivités territoriales, les mène inéluctablement à justifier et même mettre en œuvre l’austérité contre les salariés. Une véritable politique de gauche implique, comme condition première, une totale indépendance à l’égard du PS, loyal gérant social-libéral du capitalisme…