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CHANGEONS LE SYSTÈME PAS LE CLIMAT !

Le changement climatique est aujourd’hui un fait majeur que nul ne peut ignorer. Il est au cœur des différents aspects de la crise écologique et les échéances sont courtes. Ses effets se font déjà sentir et risquent de devenir catastrophiques dans les prochaines décennies. Le moteur de ce changement est la hausse de la température de la terre, conséquence d’une élévation très rapide des concentrations atmosphériques en gaz à effet de serre dus aux activités humaines et en particulier à la combustion massive des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) et minerais (uranium).

Le basculement climatique en cours est le produit direct du mode de production et de consommation imposé par le système capitaliste. Basé sur l’exploitation de la force de travail, le pillage et le gaspillage des ressources naturelles, ce système est structurellement productiviste. En ce début du XXIe siècle, les causes du réchauffement sont parfaitement documentées. La gravité de la situation augmente à chaque nouveau rapport des experts du GIEC(1). Le dernier prévoit que la hausse de la température moyenne de la terre pourrait atteindre 4,8°C et l’élévation du niveau des océans 98 cm d’ici 2100. Ce rapport est le fruit d’une négociation, certaines estimations sont encore plus alarmantes(2).

La folle course du système capitaliste prépare une catastrophe humaine et écologique irréversible à l’échelle historique des temps. Elle fait d’ores et déjà peser une menace réelle et sérieuse, à brève échéance sur des centaines de millions d’êtres humains, les plus pauvres, condamnés à devenir des « réfugiés climatiques ». La solidarité internationale impose donc comme une urgence concrète le combat pour la liberté de circulation et d’installation, la régularisation des sans-papiers.

D’après les projections du GIEC, il faudrait être en mesure de sortir intégralement des énergies fossiles d’ici 2050. Cet enjeu amène à penser la perspective du socialisme pas uniquement comme une simple appropriation sociale des moyens de production, mais également comme une transformation radicale de l’appareil de production dans son ensemble, et cela à l’échelle de l’ensemble de la planète.

L’enjeu est double :

  • 1- réduire radicalement la consommation d’énergie tout en réalisant le passage en quarante ans à un système énergétique sans fossiles ni nucléaire.
  • 2- assurer l’accès aux biens et services fondamentaux (eau, énergie, alimentation, santé, culture…) aux milliards d’hommes et de femmes qui vivent dans des conditions indignes et qui sont les premières victimes du réchauffement.
  • Le système capitaliste est bien incapable d’y répondre, comme le montre le spectaculaire échec des conférences internationales, dont les décisions n’ont fait qu’aggraver les risques environnementaux tout en approfondissant les injustices sociales (mécanismes de flexibilité, marché carbone, économie « verte »…) Les capitalistes envisagent en plus de jouer les apprentis sorciers avec l’ingénierie du climat.

Face à la gravité des changements climatiques et à leur échelle planétaire, seul le renversement révolutionnaire du système capitaliste peut apporter une solution globale à la hauteur du problème. Les peuples peuvent et doivent s’unir pour coordonner la transformation radicale de l’appareil productif.

Concrètement cela implique notamment :

  •  L’expropriation des grands groupes à commencer par ceux de l’énergie et la création d’un monopole public décentralisé sous le contrôle des travailleurs et usagers
  •  L’expropriation du système bancaire et financier, et la création d’un monopole public permettant de décider et de contrôler les investissements, d’en finir avec les projets inutiles et destructeurs.
  •  Un plan qui combine la sortie urgente en moins de dix ans du nucléaire, la sobriété et l’efficacité énergétiques, la sortie des énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables.
  •  L’arrêt des productions inutiles et dangereuses, (dont l’armement) la reconversion des travailleurs de ces secteurs
  •  Une politique permettant de diminuer l’usage de la voiture : instaurer des transports en commun publics gratuits, en ville et dans les régions rurales, mettre un terme à la désertification accélérée des territoires, aux concentrations d’activités en dehors des villes et rapprocher les lieux de production et de consommation…
  •  La mise au pas de l’agro-industrie, l’interdiction des intrants (engrais chimiques, pesticides, herbicides, fongicides…) en agriculture, source très importante d’émission de gaz à effet de serre et la reconversion de l’agriculture en bio sur 10 ans, source de création de millions d’emplois
  •  L’interdiction de la publicité …
  •  La lutte contre la précarité énergétique en rendant gratuits les premiers kWh indispensables.
  •  Enfin et surtout, la réduction drastique du temps de travail pour tous et toutes sans flexibilité ni intensification du travail avec les embauches correspondantes.

Seules des mobilisations puissantes pourront imposer ces mesures : il n’y a pas à choisir entre urgence climatique et justice sociale, c’est un seul et même combat.

Les politiques d’austérité sont imposées aux populations au nom de la compétitivité des entreprises qui doit ramener la croissance et avec elle le progrès social. Ces politiques qui provoquent reculs sociaux et destruction de la protection sociale, des services publics, des droits des salariéEs… sont de plus en plus insupportables. La réponse à la crise n’est pas la relance par une politique de la demande à la fois illusoire et catastrophique pour l’environnement et le climat, mais le partage des richesses, le partage du temps de travail, la démocratie dans et hors des entreprises pour décider, contrôler et planifier la production pour la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des limites écologiques. C’est le capitalisme qu’il faut remettre en cause. La crise climatique donne une actualité brûlante à l’alternative « socialisme ou barbarie », un socialisme nécessairement internationaliste. Notre écosocialisme est un projet infiniment plus riche et plus enthousiasmant que la course aux profits qui détruit nos vies et dégrade le climat.

La Conférence sur le climat (COP 21)(3) se tiendra à Paris fin 2015. Ni ce sommet et ses fausses solutions ni le gouvernement français n’auront le dernier mot. Ensemble, en faisant converger les luttes, avec les syndicats, associations, organisations politiques « changeons le système, pas le climat ! »


1 : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

2 : La concentration atmosphérique en gaz carbonique augmente actuellement de 2% par an environ . Le Professeur Kevin Anderson, Directeur du Tyndall Center on Climate Change Research, estime que ce rythme nous place sur une trajectoire qui mène tout droit à une hausse de température de 6°C à la fin du siècle (par rapport à la période pré-industrielle). Selon Anders Levermann, un des « lead authors » du GIEC toute hausse de température de 1°C entraînerait une élévation de 2,3 mètres du niveau de la mer, à l’équilibre (soit 13,8 mètres pour une hausse de 6 °C)

3 : COP : Conference of parties. A lieu tous les ans, c’est l’organe suprême de la Convention-cadre des NationsUnies sur les changements climatiques


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