Suite à l’évacuation scandaleuse du squat de l’ex-CFA de Perpignan (lire notre article ICI), le Comité de soutien au collectif des sans-papiers des P.O. (*) a publié le 25 octobre le communiqué reproduit ci-dessous.
Le Comité de Soutien au collectif des Sans Papiers des Pyrénées Orientales a vécu intensément durant trois mois (17 juillet- 19 octobre) aux côtés des familles qui, avec son aide, avaient trouvé refuge dans l’ancien CFA de la Chambre des Métiers à Perpignan.. Cette occupation a finalement débouché sur un certain nombre d’hébergements assurés par les organismes associatifs mandatés par la préfecture.
Ce résultat, quoique encore insuffisant, n’aurait pas été atteint sans un mouvement de solidarité impulsé par un nombre croissant de militant-e-s membres des organisations constitutives du Comité de soutien et impliquant les bénévoles des associations de solidarité que sont Les Restaurant du Coeur, Emmaüs et Le Secours Populaire. Sans ces dernières, nous n’aurions jamais pu tenir nos engagements d’accompagnement des familles . Nous avons enduré des intimidations, des procès et des mises en demeure. Nous n’avons jamais fléchi, convaincus que nous avions pour nous la légitimité de l’assistance à personnes en danger dans leur pays d’origine, voire ici même quand ils sont sans toit.
Les autorités préfectorales et municipales, contrariées par les décisions de justice, ont précipité le dénouement de cette occupation au moment où les familles et les centres d’hébergement mandatés préparaient un départ dans la sérénité pour les 22 ou 26 octobre. Rappelons que les douze familles concernées comprenaient beaucoup d’enfants en bas âge, dont certaines avec des mamans seules. Au lieu de cela c’est avec un ultimatum préfectoral, sous la menace d’un arrêté municipal, et sous la pression policière que les familles ont dû déménager leurs effets personnels dans la précipitation et la confusion le 20 octobre dans l’après midi. Sans la présence amicale et l’aide efficace de plusieurs bénévoles du Comité, cette évacuation aurait pu tourner au drame.
Pour l’heure, neuf familles sur douze ont pu être relogées, personne n’est à la rue car le Comité a fait le nécessaire pour que les trois familles laissées pour compte soient accueillies dans des hébergements temporaires. Le comité examine comment les aider à obtenir des hébergements plus pérennes.
Un épisode s’est refermé, rien n’est réglé. Le Comité reste vigilant, déterminé à défendre toutes les familles qui aspirent à rester sur le territoire où elles se sont réfugiées. Un plan de régularisation pour tous est toujours nécessaire et d’actualité. Nous en appelons à la solidarité et au bon sens. Tout le monde est concerné : administrations, acteurs politiques, associatifs et citoyens.
* (AFPS, ASTI, Bouge-toit, CGT, CIMADE, CNT, CNT-SO,CUP, EELV, FSU, LDH, MRAP, NPA, PCF, PG, RESF, Solidaires)