(Article disponible également sur le site national du NPA. Cliquer ICI)
Début septembre, patrons, cadres supérieurs et hauts fonctionnaires se sont retrouvés à Mont-Louis, une commune du département des Pyrénées-Orientales (une région plutôt connue pour ses séjours de loisirs, à la plage et à la montagne), pour un séjour cette fois un peu particulier : un stage commando au Centre national d’entraînement (CNEC) chargé officiellement et habituellement « [d’assurer] la mission d’aguerrissement des cadres de l’armée de Terre ».
Là, il s’est agi d’ « aguerrir » (!) un ensemble plutôt large de managers représentant, à titres divers, des entreprises allant de Renault à Air France (un DRH… en chemise ?), en passant par la SNCF, Alstom, Thales, LafargeHolcim, Bolloré, Dassault, Matmut, EDF, etc. Sans oublier le directeur de l’Hôpital Necker auquel il « semble opportun d’approfondir les liens » avec notamment la police et l’armée (L’Indépendant, 17 septembre). Tout ce « beau monde » participant, aux côtés d’une trentaine d’officiers supérieurs, à la 69e session nationale « Politique de défense » de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHDEN), tenue sous la houlette du Premier ministre.
Ce n’est pas la première fois que le CNEC accueille des patrons. Déjà en mars dernier, sur son second site (à Collioure, dans le même département), un stage d’entraînement commando pour les patrons avait été organisé, dans le cadre d’un partenariat… entre l’armée et le Medef ! Preuve s’il en était besoin du lien étroit entre la classe dominante et l’appareil répressif.
Mais cette fois, l’objectif, fixé par le gouvernement à cette session nationale, était bien particulier : « Préparer les auditeurs à l’exercice de leurs responsabilités dans les domaines de la défense et de la politique étrangère en leur permettant mieux connaître et de mieux comprendre les enjeux de défense et de sécurité nationale de notre pays et les moyens afférents tels qu’ils se présentent aujourd’hui ». Autrement dit, intégrer les responsables d’entreprise à la soi-disant « lutte antiterroriste », raciste et liberticide. Une sinistre militarisation de la société au nom de la « sécurité nationale ».