Nous reproduisons ci-dessous l’intervention de Jean Boucher, porte-parole du NPA 66, lors du rassemblement unitaire du vendredi 16 octobre en défense des 5 d’Air France (voir appel commun ICI) , auquel ont pris également la parole des représentants départementaux de la CGT, Solidaires, FO, FSU,PG et PCF
Nous sommes ici parce que lundi dernier, des travailleurs d’Air France ont été arrêtés au petit matin, à leur domicile comme de dangereux gangsters. Des arrestations bien médiatisées par une presse aux ordres avec la volonté de les faire passer pour des délinquants. Pour des « voyous », comme a osé le dire Manuel Valls. Ils sont 5 à passer en procès soi-disant « pour violences » en décembre. Et ils sont une vingtaine à faire déjà l’objet de sanctions disciplinaires.
Mais quelle violence ?! Un DRH, qui a été hué, bousculé, qui a perdu sa chemise dans la bousculade. Voilà qui mériterait donc plusieurs années de prison ! On est bien loin de la violence patronale dont sont victimes les travailleurs et leurs familles. On est bien loin des exactions policières que subissent les travailleurs ou les sans-papiers. Ou tous ceux qui contestent un peu trop.
Nous exprimons ici notre entière, inconditionnelle, solidarité avec les 5 d’Air France. Non, M. Valls ce ne sont pas des voyous. Les voyous, ce sont ces grands patrons qui, avec votre bénédiction, planquent leur fortune dans les paradis fiscaux. Qui, et encore avec votre bénédiction, piquent des subventions dans les caisses de l’Etat. Qui, et toujours avec votre bénédiction, jettent à la rue leurs travailleurs après s’être engraissés sur leur dos.
C’est quoi le crime des 5 d’Air France ? C’est d’avoir laissé exploser leur colère. La colère légitime qu’ils ont exprimée avec 3000 de leurs collègues face au plan soi-disant social de leur direction et auquel M. Valls vient à nouveau de donner son accord. 2900 suppressions d’emploi. Pour augmenter les profits d’une compagnie qui se porte très bien. Leur colère c’est la colère que nous ressentons – que les travailleurs ressentent, même si elle ne s’exprime pas toujours – c’est la colère face au soi-disant « dialogue social », face à l’arrogance du Medef et des gouvernements qui sont à leur botte, qu’ils soient de droite ou soi-disant « de gauche ». C’est la colère face aux licenciements, à la destruction de la protection sociale, des droits, des acquis sociaux. En voilà une vraie violence. Une violence sociale, quotidienne, que subissent les classes populaires – celle du chômage, de la précarité, des conditions de travail, du harcèlement, des bas salaires, de la misère même.
Le gouvernement et le patronat veulent faire un exemple avec les 5 Air France. Ils veulent criminaliser le mouvement social, ils veulent intimider, museler le mouvement social, ils veulent empêcher toute contestation de leur politique.
Ils veulent faire un exemple. Eh bien, nous, nous devons en faire un exemple de solidarité et d’unité de notre camp social. Pour la levée des sanctions, pour l’arrêt des poursuites contre les 5 Air France !