400 personnes et une centaine de véhicules, selon L’Indépendant, ont participé à l’action appelée samedi 19 janvier par plusieurs syndicats et le Collectif 66 Stop l’Austérité (lire l’appel dans l’article ci-contre).
Parti de Cerbère tôt le matin, le long et lent convoi de voitures, bien animé, a fait halte dans chacune des communes de la Côte Vermeille. A chaque halte, des représentants syndicaux ont dénoncé la situation catastrophique que connaissent l’emploi et les services dans cette région. Plusieurs maires - PS et même UMP - se sont sentis obligés de venir exprimer leur « solidarité » (sic) avec l’initiative. A la dernière étape, à Argelès-sur-Mer, le député-maire PS Pierre Aylagas, venu accueillir les manifestants devant sa mairie, s’est fendu d’un interminable et confus plaidoyer - suscitant de légitimes remous dans la foule. Mais trop c’est trop. Et l’intervention de la responsable de la section PS d’Argelès, interrompue par les protestations, a dû être abrégée… Cette action et la lutte pour l’emploi, les salaires, les services publics ne seront pas récupérées à des fins politiciennes et électoralistes, par qui que ce soit !
Par contre, plusieurs des organisateurs ont pris la parole à Argelès, chaleureusement applaudis. Nous reproduisons ci-dessous l’intervention de notre camarade Jean Boucher faite au nom du NPA 66.
Camarades,
Beaucoup de choses ont déjà été dites notamment par les représentants des syndicats. Je ne reviendrai pas sur les constats dramatiques qu’ils ont faits et les revendications légitimes qu’ils ont avancées.
Ce que je voudrais dire… Tous ensemble, l’année dernière, nous nous sommes débarrassés de Sarkozy. Et c’est évidemment une bonne chose. Maintenant, il faut le dire clairement : Maintenant, tous ensemble, nous devons nous débarrasser aussi de sa politique.
Parce que, nous le savons bien, la politique d’austérité aux ordres du Medef et de la haute finance, que nous avons subie et combattue tous ensemble pendant les années de la droite au pouvoir - cette politique, elle, elle est toujours là avec le Parti socialiste. Nous en voyons les effets désastreux ici sur la Côte Vermeille avec à nouveau des menaces sur l’emploi et sur les services publics, mais nous en voyons aussi les effets dans le reste de ce département déjà bien dévasté - mais aussi dans le reste du pays, de l’Europe.
Nous ne voulons plus de cette austérité capitaliste toujours plus brutale, menée au nom du paiement de la dette, menée au nom de la « compétitivité » ; nous ne voulons plus de cadeaux gouvernementaux au patronat – encore un chèque en blanc au patronat de 20 Mds et qui seront payés par les classes populaires - par la hausse de l’impôt le plus injuste qui soit, la TVA, et par la réduction des dépenses du service public. C’est aux riches, aux capitalistes, de payer leur dette, de payer leur crise - pas à ceux et celles qui en sont les victimes ! Nous ne voulons pas de ce soi-disant accord concocté par le gouvernement e le Medef de soi-disant « sécurisation de l’emploi » qui est une nouvelle régression, dans la continuité des attaques antisociales, des contre-réformes libérales, que nous connaissons depuis plusieurs années ; nous ne voulons plus de la chasse aux Rroms et aux immigrés sans-papiers ; nous ne voulons plus des aventures militaires néocoloniales…
Face aux ravages de la crise du capitalisme, face aux agressions antisociales et antidémocratiques répétées et à chaque fois plus brutales, ce que nous voulons c’est une véritable politique de gauche.
Une politique qui soit au service des classes populaires mais aussi avec les classes populaires – une politique qui combatte tous les licenciements, toutes les suppressions d’emploi ; une politique qui développe des services publics de qualité ; une politique qui réalise le droit au travail pour tous et toutes ; qui défende et élargisse la protection sociale, les droits sociaux et démocratiques, l’égalité des droits ; une politique qui assure de quoi vivre correctement. Pour une autre répartition des richesses, radicalement différente.
Pour une telle politique vraiment de gauche, il va nous falloir créer un rapport de force - toujours plus grand, par nos mobilisations, par leur élargissement à tous les secteurs d’activités, à toute la population, par leur convergence. Par notre unité dans la lutte… Le Collectif Stop l’Austérité, qui dans les P.O. rassemble précisément plusieurs organisations, est important en ce sens. C’est tous ensemble qu’il nous faut nous opposer, et très clairement, à la politique actuelle. Et aussi – je terminerai là-dessus - pour mon parti, le NPA, - il faut non seulement s’opposer à chaque mesure d’austérité mais aussi constituer une opposition unitaire, sociale et politique, qui mette en avant toute une politique alternative, vraiment à gauche, au gouvernement. C’est, à notre sens, indispensable.
Merci !